Les Vignes Oubliées
Il y a des domaines dont le nom raconte déjà une histoire. "Les Vignes Oubliées", ce sont celles que Jean-Baptiste Granier a décidé de réveiller, il y a plus de quinze ans, dans les hauteurs sauvages du Languedoc. Formé chez Olivier Jullien (mythique vigneron du Mas Julien), ce vigneron discret mais déterminé a posé ses bottes sur les terrasses d'Arboras et de Saint-Privat, à plus de 400 mètres d'altitude, dans un coin oublié des circuits commerciaux mais béni des dieux pour la vigne.
Sa vision est claire : laisser le vin naître du lieu, sans forcer la main du vivant. Jean-Baptiste travaille en agriculture biologique certifiée, avec une approche quasi biodynamique, mais sans dogme. Ici, pas de désherbants, les sols sont labourés au cheval, l’enherbement naturel favorise la biodiversité, et tout est fait à la main, avec une précision presque paysanne.
Les vignes — souvent centenaires, plantées de Grenache, Syrah, Carignan et Cinsault — s’enracinent dans des éboulis calcaires et argilo-schisteux, bercés par des vents frais venus du Larzac. Ce terroir d’altitude offre une maturité lente et équilibrée, clé d’une fraîcheur que l’on retrouve dans chaque verre.
En cave, aucun artifice : levures indigènes, pas de chaptalisation, éraflage partiel, extractions douces et élevage long (15 à 18 mois) en foudres anciens pour ne pas maquiller les jus. Jean-Baptiste vinifie comme il cultive : avec temps, patience et retenue.