Domaine de la Cras
Tercet et le Domaine de la Cras, conduits par Marc Soyard, sont un des visages de référence des vins vivants de Bourgogne. Dès son installation à la Cras (vignes appartenant au Grand Dijon), Marc a converti les parcelles en agriculture biologique, puis étendu ses démarches vers des pratiques proches de la biodynamie, toujours dans le respect du vivant, du sol et de la vigne. On ne trouvera ni désherbants chimiques, ni traitements abusifs : la vigne est travaillée manuellement, les sols sont préservés, l’enherbement est partiel mais réfléchi, la biodiversité alentour encouragée.
En cave, le credo est clair : vinification douce et minimale. Levures indigènes, pressurage direct pour les blancs dès que possible, peu d’extraction pour les rouges, usage réduit voire nul du bois neuf. Les élevages sont souvent longs — on parle de 12, 15, ou même 18 mois selon la cuvée — mais dans des fûts de chêne de plusieurs usages.
Le style visé est limpide : des vins à la tension salivante, à l'harmonie aromatique fantastique. Rien de lisse ou de maquillé, les vins de Marc sont singuliers. Ce sont des vins à la minéralité marquée, toujours sincères, où le fruit, la craie, le calcaire, la tension, la finesse comptent plus que la puissance.
Marsannay Blanc 2023
Une curiosité dans une appellation plus connue pour ses rouges. Ici, la cuvée est issue de sols argilo-calcaires typiques de Marsannay, avec une forte influence de la craie, ce qui lui donne un squelette minéral, une verticalité. Le climat plus septentrional lui impose de la retenue, de la fraîcheur, moins de richesse opulente, plus de droiture.
Le nez s’ouvre sur la fleur blanche, le zeste de citron, une pointe de pierre mouillée. En bouche, c’est la tension qui domine : jus droit, acidité salivante, chair sérieuse sans lourdeur. La matière est concentrée mais sans paraître riche — c’est plus le squelette que la chair qui parle. La finale laisse une note iodée/crayeuse. C'est un sublieme vin d’émotion.